Parce qu’elle mêle des volets sentimentaux, financiers et fiscaux, une résidence secondaire peut engendrer des défis particuliers lorsqu’elle est cédée à la prochaine génération.
L’imposition d’une résidence secondaire

Problèmes en vue
- si la succession ne contient pas assez de liquidités pour acquitter l’impôt, les enfants pourraient être forcés de vendre la propriété pour le faire;
- si la résidence secondaire a été léguée à un héritier mais les autres biens – par exemple la résidence principale – aux autres héritiers, cela pourrait créer des conflits;
- de même, si les enfants ont des intentions différentes quant à l’usage de la maison, le fait que celle-ci vienne avec une facture d’impôt pourrait aggraver les dissensions.
Quelques stratégies
- Souscrire une assurance vie
C’est la solution la plus communément utilisée. Une police d’assurance vie couvrant l’impôt à venir sur la disposition de la maison secondaire pourrait ne pas s’avérer très coûteuse, et le coût des primes pourrait même être assumé par les enfants eux-mêmes. Une telle police pourrait aussi couvrir l’impôt sur la disposition du REER, du FERR et des placements imposables du parent, de sorte que les enfants pourraient hériter d’un capital intact. - Augmenter le prix de base rajusté
Comme le calcul du gain en capital imposable est basé sur le prix de base rajusté de la propriété, il pourrait être essentiel de documenter tous les travaux majeurs effectués au cours des ans. Dans notre exemple ci-dessus, si des travaux de 200 000 $ ont été faits sur la maison, son prix de base rajusté pourrait être de 550 000 $, et le gain en capital imposable, de 100 000 $ au lieu de 175 000 $. - Faire de la résidence secondaire sa résidence principale
À certaines conditions, la loi vous permet de désigner la propriété de votre choix comme résidence principale. Si vous respectez ces conditions, la question devient alors d’évaluer laquelle de vos deux propriétés pourrait engendrer le gain en capital le plus important au décès : si c’est la résidence secondaire, il pourrait être avantageux de la désigner résidence principale. Vos héritiers devront toujours payer l’impôt sur l’autre propriété, mais cet impôt sera inférieur à celui qui aurait été dû autrement. - Céder la résidence secondaire du vivant
Il est aussi possible de céder la résidence aux enfants lors du vivant de la personne, soit par un don, soit par l’entremise d’une fiducie. La résidence sera alors réputée avoir été vendue à sa juste valeur marchande et le parent devra payer immédiatement l’impôt sur le gain en capital. Cependant, la plus-value future sera imposée entre les mains des enfants, à leur propre décès ou lors de la vente de la maison. Dans les provinces où des frais d’homologation s’appliquent aux successions, cette stratégie pourrait aussi diminuer la valeur de la succession, donc réduire ces frais. À noter que plusieurs conditions s’appliquent.
Qu’en pensent les héritiers?
Sources
Cet article a été initialement publié sur le site Web de SFL.