Environ 22 millions de Canadiens ont une assurance vie, mais seulement 12 millions ont une assurance dans le cas d’une invalidité qui les empêcherait de travailler. Est-ce parce que ce risque est moins important?

On a tous entendu un jour la citation de Benjamin Franklin voulant que seulement deux choses soient certaines dans la vie : la mort et les impôts. Au-delà de l’ironie, on pourrait peut-être en conclure que si la majorité des gens n’hésitent pas à souscrire une assurance vie personnelle, c’est que leur décès est une éventualité certaine.

Pour ce qui est de la maladie ou de l’invalidité, il en va autrement. Comme on peut le voir ici, pas moins de 90 % des primes sont payées à travers un régime collectif, généralement offert par l’employeur. En outre, seulement 27 % des prestations servent à assurer un revenu en cas d’invalidité : la grande majorité sert plutôt à compléter les régimes publics d’assurance maladie.

Dans ce contexte, devriez-vous envisager une assurance personnelle qui protégerait votre revenu si vous ne pouviez plus travailler? Voici quelques pistes de réflexion.

Ce que disent les chiffres

Les statistiques permettent de se faire une idée précise du risque en présence. On estime que la probabilité d’avoir une invalidité de plus de 90 jours avant l’âge de 65 ans est de 50 % au Canada. Après une absence de six mois, il n’y aurait que 50 % de chances que le travailleur reprenne un emploi. Après un an, la probabilité chuterait à 20 %, et après deux ans, elle ne serait plus que de 10 % : plus la durée de l’invalidité s’allonge, plus les chances de retrouver un gagne-pain diminuent. Or, la durée moyenne des invalidités serait de 2,8 ans.

L’effet d’une longue période sans percevoir son revenu pourrait être notable à court terme. Selon Statistique Canada, environ 37 % des défauts de paiement sur une hypothèque sont causés par une invalidité. Mais il pourrait être encore plus important à long terme, puisque la capacité d’épargne de la personne pourrait aussi être touchée.

Voyons maintenant de quelles protections de base on peut disposer devant une telle éventualité.

Les principaux régimes publics

Les régimes de pension publics

Une première source de revenus pourrait venir du Régime de pensions du Canada, ou du Régime de rentes du Québec pour les citoyens québécois. Le montant des prestations d’invalidité sera généralement fonction des cotisations payées par le travailleur, avec un maximum pouvant osciller autour de 1 500 $ par mois en 2022. Des montants additionnels pourraient s’ajouter selon que la personne a un enfant dépendant ou que la prestation est versée après la retraite.

Cependant, il faut savoir que ces prestations ne commencent que 120 jours après que l’invalidité a été reconnue, et que celle-ci doit être sévère, prolongée ou indéfinie.

L’assurance-emploi

Une deuxième source pourrait être l’assurance-emploi. Celle-ci pourrait offrir des revenus correspondant à 55 % de votre salaire, jusqu’à concurrence de 638 $ par semaine. Cependant, le versement de ces prestations est limité à 15 semaines.

Les commissions des accidents de travail

Enfin, les commissions publiques couvrant les accidents de travail pourraient entrer en jeu, mais à la condition que l’invalidité ou la maladie incapacitante provienne des lieux de travail. Selon la province, le revenu de remplacement pourrait atteindre jusqu’à 90 % du salaire, jusqu’à concurrence d’un montant maximum assurable (par exemple, au Québec, ce maximum est de 88 000 $). Aussi à prendre en considération : le contexte actuel qui favorise le télétravail. La jurisprudence permettant d’évaluer la recevabilité des demandes dans ce nouvel environnement commence seulement à se préciser.

Autres sources

À noter enfin que dans certaines provinces, notamment au Québec, une indemnisation pourrait être envisageable en cas d’accident de la route.

Est-ce suffisant?

Pour évaluer votre propre besoin, il s’agit donc de mesurer si ces protections de base s’avéreraient suffisantes pour permettre à votre ménage de maintenir son niveau de vie et sa capacité d’épargne. Sinon, le régime collectif offert par votre employeur, le cas échéant, pourrait offrir une solution. Cependant, vous devriez sans doute lire les « petits caractères », puisque ces polices peuvent avoir de longs délais de carence (le délai avant que les indemnités soient versées), et se limiter à certains types d’invalidité.

C’est peut-être pour cette raison qu’on observe une augmentation des ventes d’assurances invalidité personnelles au cours des dernières années. Dans plusieurs cas, celles-ci pourraient venir combler un manque et offrir plus d’options. Pour vous éclairer, n’hésitez pas à vous tourner vers votre conseiller.

Cet article a été initialement publié sur le site Web de SFL.

Assurance travailleurs autonomes, Assurance vie et assurance invalidité – statistiques clés 
Brainy Quotes, Death And Taxes Quotes 

CLHIA, Canadian Life & Health Insurance Facts, 2021 Edition 

CNESST, Income replacement indemnity 

Government of Canada, Canada Pension Plan disability benefits ; “EI regular benefits: How much you could receive  

La Presse, Chuter à la maison est un accident de travail, tranche le tribunal , Ce lien vous redirigera vers un site externe..

LSM Insurance, Disability Insurance in 2021 and Beyond: What Changed During the Pandemic 

Orlando Ali, 3 Government Disability Plans That May Not Protect You Like You Think 

Retraite Québec, “Payment of the disability pension under the Québec Pension Plan 

SAAQ, “Filing a claim for compensation (accident or death benefits)