On n’y pense pas, mais c’est pourtant le cas : pour plusieurs d’entre vous, la plus grande dépense à vie est destinée au fisc. Quand on veut faire de l’espace dans ses finances pour de l’épargne, l’impôt n’est pas un poste auquel on touche habituellement. Cependant, avec de bons conseils et une planification fiscale stratégique, on peut essayer de tirer le meilleur de sa situation fiscale. Prenons l’exemple de l’un de mes clients avec qui j’ai dressé une structure pour l’aider à bâtir son indépendance financière.

Quand 60 % des revenus partent en fumée

Mon client, aisé, vivait à fond avec l’entièreté de sa paye, sans rien économiser ni investir. Le résultat était le suivant :

  • Avec un revenu de 100 000 $ par année, son taux marginal d’impôt était de 45,71 %, pour un impôt moyen total de plus ou moins 30 %.
  • De plus, il payait ses déductions à la source à un taux d’environ 5 %, pour un revenu net dans ses poches de 65 000 $.
  • De ce revenu, qu’il dépensait en entier, il payait comme tout le monde les taxes à la consommation d’environ 15 % sur la majorité de ses achats.
  • Il vivait également à crédit : carte de crédit, marge de crédit et prêts pour lesquels il payait des intérêts, comme pour sa BMW.

En fin de compte, c’était plus de 60 % de son revenu qu’il dépensait en taxes, en impôts et en frais d’intérêt. Il y a de quoi être sous le choc quand nous calculons le tout, n’est-ce pas?

Il est fréquent pour moi de voir cette situation. Une personne dans la moyenne de la tranche « excellents revenus », soit 100 000 $, qui n’a réellement que 40 000 $ pour vivre. C’est complètement ridicule, vous me direz — et je vous le concède.

Mon client désirait modifier ses comportements et ses habitudes de consommation. Après une évaluation de sa situation, nous avons fait son budget dans le but de rétablir la situation.

Je vous épargne l’ensemble des étapes, mais sachez que nous sommes arrivés en deux ans à le libérer de ses dettes de consommation non constructives provenant de cartes de crédit et d’intérêts à fort pourcentage. Nous avons modifié certaines de ses habitudes de vie et mis en place certaines stratégies fiscales, comme le REER et le CELI, dans le but d’économiser de l’impôt, mais surtout, pour lui bâtir un plan financier, une autonomie financière à court, à moyen et à long terme.

Aperçu du plan

Nous avons maximisé ses cotisations à son REER de 18 % par année et utilisé le remboursement d’impôt associé pour investir dans son CELI.

Voyons en chiffres :

Revenu = 100 000 $
Cotisation au REER = 18 000 $
Remboursement d’impôt = 7400 $
Cotisation au CELI = 7400 $*
*Notons que nous avons dépassé la cotisation annuelle maximale du CELI, car bien entendu, il avait des droits de cotisations inutilisés.

En fin de compte, il a réalisé un investissement annuel d’environ 25 000 $ pour son plan d’indépendance financière.

De plus, il s’est libéré de toutes ses dettes de frais d’intérêts élevés et autres qui ne faisaient qu’enrichir davantage les banques ou le gouvernement. Son revenu net à dépenser s’est établi à environ 47 000 $. Bien sûr, il continue à payer des taxes de vente comme tout le monde, mais au moins, il suit parfaitement sa planification fiscale et son budget frugal lui permet de faire de bons choix équilibrés.

Pensez-vous qu’à 47 000 $ net par année, il est moins riche qu’auparavant alors qu’il avait 65 000 $, mais était très endetté? Absolument pas! Il fait juste de meilleurs choix qui le rendent plus heureux finalement.

En vivant ainsi, il a réalisé que non seulement il faisait un bon revenu, mais qu’avant, plus de 50 % de son temps de travail était consacré à payer les gouvernements et les banques. Si vous n’y voyez pas clair, c’est peut-être ce qui se passera pour vous aussi.

Des changements qui rapportent plus qu’un placement

Quand on y pense, cette consultation avec moi a été très payante pour lui, beaucoup plus qu’un simple rendement sur un portefeuille équilibré qui rapporte 5 % par année. Ce sont les véritables conseils fiscaux et budgétaires qui ont fait toute la différence.

Ce client m’est fidèle depuis maintenant 10 ans. Il est une fierté pour moi et fait partie des 200 clients que je gère au quotidien. Mon rôle n’est pas seulement de vendre des produits financiers, mais bien d’accompagner des gens aisés dans l’objectif d’optimiser leurs finances par de petites actions graduelles, telles que la planification fiscale.

Enfin, la sécurité financière, ce n’est pas sorcier. Ce qui est plus difficile, c’est de se faire accompagner par une bonne équipe de confiance. C’est donc à vous de bien magasiner votre conseiller.

Benoit Bérard
Le conseiller financier des gens aisés