Sans m’en rendre compte, depuis bientôt 20 ans, je rends service à plus de 200 familles au Québec en ce qui a trait à la gestion et à la protection de leur patrimoine. J’aide les gens à bâtir et à optimiser leur indépendance financière. En termes plus clairs, je gère l’argent des gens, je m’assure qu’il rapporte des profits et que d’aucune façon il ne perde en valeur à long terme. Mais depuis mars 2020, ma façon de travailler a bien changé!
Le Grand Confinement (car c’est ainsi que cette période sera désignée dans l’histoire) m’a quand même permis de découvrir de merveilleux avantages au télétravail, dont voici les principaux.
1- Moins de déplacements automobiles
La majorité du temps, ce ne sont pas les clients qui viennent à moi, mais le contraire, ce que les gens aiment. Je me déplace à leur convenance à leur domicile, à leur chalet, à leur entreprise, au restaurant, etc. C’est ainsi depuis près de 20 ans, et c’est gagnant-gagnant, car 1) j’aime offrir le service; 2) les clients gagnent du temps et 3) je ne peux pas vous le cacher, j’aime me promener en voiture et explorer mon Québec.
Par contre, depuis trois mois, ma vie sur la route a basculé à cause du coronavirus. Tous confinés ou presque, nous avons dû nous adapter à cette nouvelle réalité qui m’attristait, comme plusieurs. J’aime l’humain, j’aime rencontrer les gens en personne pour échanger, écouter et comprendre leurs préoccupations financières. Je dois aussi vous avouer que je suis très curieux, donc si mon client a une entreprise, je veux y aller pour voir ce qu’il fait, car j’adore l’entrepreneuriat.
Donc, confiné à la maison durant mes deux premières semaines, je voulais pleurer (je blague), mais comment, moi, pouvais-je rester confiné à mon bureau de 9 h à 17 h quand jamais dans ma vie je n’ai désiré un poste comme ça? J’ai souvent été sollicité par des chasseurs de têtes, mais je n’ai jamais accepté de poste dans une banque, même avec les plus belles conditions parce que, bien entendu, j’aurais été confiné 40 heures à mon bureau. (Bref, ce n’est pas la seule raison pour laquelle je n’aime pas les banques, je pourrais en parler davantage, mais ce n’est pas le sujet du jour.)
Donc me voilà, mi-mars, la bourse vient de perdre 40 % de sa valeur en 3 semaines, une sorte d’ascenseur en chute libre, et moi, je suis confiné à mon bureau. Qu’est-ce que je fais? J’ai commencé à explorer ce que les autres faisaient, comme découvrir le téléphone, la vidéoconférence par Skype, Teams, Zoom ou Facebook, les textos, les courriels, donc tout ce qui touche les moyens de communication virtuels. Je fais des blagues avec ça, car oui, j’utilisais déjà certains bons moyens de communication, mais pas tous, et surtout pas 40 heures par semaine.
Donc le 22 mars, je commence en écrivant un courriel sur le marché de la bourse à l’ensemble de mes clients, question de ne faire paniquer personne et d’expliquer la situation que l’on vit. Ensuite, je découvre que mon équipe de soutien chez SFL Placements, mes fournisseurs de fonds de placement et mes compagnies d’assurance sont tous dans le même bateau que moi, confinés chez eux (avec d’immenses réserves de papier de toilette sans aucune raison valable, mais bon, l’humain est ainsi fait).
À ce moment, je me rends compte que les 40 personnes de mon équipe avec qui j’échange de temps à autre sont toutes chez elles prêtes à me servir, à me former et à écouter mes besoins. C’est alors que mon agenda commence à se remplir grâce à elles, mais aussi grâce à mes clients qui, pour la plupart, vivent la même chose que moi. Les 2 semaines qui ont suivi ont été très chargées, j’ai travaillé 7 jours sur 7, 80 heures par semaine. Vive la liberté à la maison!
Pourquoi? Parce que personne ne vit de déplacements inutiles, n’est dans un bouchon de circulation ou n’a de conversation sans but avec des collègues de bureau. Tout le monde gagne du temps (à part ceux qui, comme moi, ont cinq enfants… Mais bon, cela fera l’objet d’un autre article). À partir de cet instant, j’ai gagné en efficacité, vous n’en avez même pas idée! Non seulement mes semaines étaient remplies, mais j’ai rendu service à plus de gens que je ne pouvais l’imaginer, tout ça grâce au fait que je restais assis à mon bureau sans aucun déplacement automobile.
Est-ce ma nouvelle réalité pour l’avenir? Oui et non! J’aime travailler sur la route, j’aime les gens, j’aime les voir et prendre un café avec eux, mais maintenant, j’aime aussi travailler de la maison, bien installé à mon bureau. Donc, peut-être que dans le meilleur des mondes, ce sera un mélange des deux, qui sait?
2- Moins de dépenses
Ceux qui me connaissent savent que je suis très transparent, donc je vais vous dire les vraies choses. Voici mes dépenses quand je vais sur la route :
- J’habite maintenant à Mirabel-en-Haut. Mes clients se situent en majorité dans le grand Montréal, donc à une heure de voiture à la ronde, mais certains sont à Québec, à Trois-Rivières, à Sherbrooke, à Bromont… Vous me voyez venir? Je roule de 50 000 à 60 000 kilomètres par année, et l’essence à elle seule me coûte plus de 600 $ par mois. Bien entendu, après 4 ans avec 240 000 kilomètres au compteur, ma voiture doit être changée, donc un autre montant considérable qui s’ajoute à celui des assurances, des entretiens, etc. En confinement, a-t-elle roulé, cette voiture? Non! Voilà 600 $ de plus dans mes poches.
- Une deuxième grosse dépense pour le gourmand que je suis sont les restaurants, qui me coûtent 100 $ par semaine. J’aime bien avoir de petits lunchs, parfois, mais manger constamment dans son auto, c’est plate à mourir! Comme sur la route, on ne mange pas toujours bien, j’ai perdu du poids à la maison! Ça aurait pu faire autrement, mais pour ma part, je me sens en pleine forme après ces trois mois.
En résumé, travailler à la maison m’a permis d’épargner 1000 $ par mois qui, auparavant, disparaissaient au gré du vent! Étant conseiller financier, j’épargnais déjà plus de 20 % de mes revenus, mais là, avec 1000 $ supplémentaires, je me dis que vous perdrez peut-être votre conseiller quelques années plus tôt grâce à une retraite anticipée (mais bon, c’est la vie!).
Blague à part, 1000 $ par mois, pouvez-vous y croire?
3- Rapprochement de la famille
J’ai une femme et cinq enfants que j’aime, et que j’aime voir grandir. Le télétravail est merveilleux pour passer du temps avec ceux qu’on aime, n’est-ce pas? Il y a des journées où je me suis arraché les cheveux sur la tête, mais dans l’ensemble, ma présence et la leur au quotidien nous a fait beaucoup de bien.
Par contre, n’en parlez pas à Julie, mon adjointe et ma conjointe, mais c’est dur pas à peu près, cette gestion du réveil, du déjeuner, du travail, du ménage (quand, en plus, tu perds ta femme de ménage), du lavage, de la préparation des repas, du ramassage, des bains, de l’école à la maison, du dodo, des clients, des formations, de la tranquillité et j’en passe… Je sais pourquoi j’aime travailler sur la route, car Julie est Wonder Woman! Le multitâche est difficile à gérer pour un homme rationnel et « compartimenté », comme moi, qui n’ouvre qu’un tiroir à la fois. Comment ma femme peut-elle ouvrir dix tiroirs en même temps en restant efficace et concentrée? Je lui lève mon chapeau!
Cependant, peu importe les difficultés, ils sont beaux, ils sont généreux ces enfants-là. Je les aime, ils mettent de la vie dans la maison et de la joie dans mon cœur, et jamais je ne voudrais retourner travailler sur la route 60 heures par semaine, 5 à 6 jours par semaine, comme je l’ai déjà fait par le passé, car la beauté d’être un père présent pour eux, n’est-ce pas ça, la vraie richesse?
4- Des clients mieux servis grâce au télétravail
Si moi, j’ai gagné en temps et en efficacité, mon client aussi en profite, car j’ai pu analyser davantage sa situation et prendre le temps de faire mes recherches, d’échanger avec mes experts et de me tenir informé plus que jamais. En fin de compte, mes clients et moi-même avons gagné sur toute la ligne.
Lorsqu’on est assis à son bureau, les échanges avec les clients vont droit au but. On veut cerner les besoins, ensuite on analyse, on fait des recherches et on apporte des recommandations tout en s’ajustant au cours du processus. C’est peut-être plus rationnel, car je prends moins de temps à simplement jaser de la vie, mais du point de vue de l’efficacité, c’est phénoménal.
Donc, le confinement est-il si mauvais pour le service à la clientèle et le développement des affaires? Non! On peut y voir de grands avantages.
5- Révision des priorités
Le télétravail, faut-il se le rappeler, nous a été imposé par notre gouvernement en raison du coronavirus. La vie de plusieurs a donc été radicalement modifiée, sur le plan non seulement des habitudes de consommation, mais aussi des priorités de vie.
N’est-ce pas le moment idéal pour revoir certaines de nos mauvaises habitudes et repenser notre plan financier pour l’avenir? Pour ma part, mon plan financier a été revu et dorénavant, je vais vivre plus léger, avec une plus grande capacité d’épargne. Cet événement a fait peur à beaucoup de gens, qui ont constaté l’importance des économies et de la sécurité. Vous rappelez-vous que des gens se sont presque battus pour obtenir le dernier paquet de papier de toilette comme si leur vie en dépendait? Plusieurs médias ont fait le tour du sujet, mais tout ça cachait une profonde insécurité. Mieux vaut donc revoir nos priorités afin d’être prêt pour la prochaine crise.
Enfin, c’est l’été présentement, il fait beau, il fait chaud, et je tenais à écrire un billet qui est léger, sympathique, honnête et transparent. Si vous l’avez aimé, je vous invite à le partager et à en parler. Et si vous souhaitez mettre de l’ordre dans votre vie financière, eh bien, vous savez comment me contacter maintenant, car tant et aussi longtemps que le téléphone et Internet existeront, je ne serai pas trop loin pour vous répondre avec grand plaisir. Sur ce, amusez-vous, profitez de la vie et à bientôt!
Votre coach financier,
Benoit Bérard