Planifier la retraite : voilà bien un sujet qui ne rend pas des plus enthousiastes. C’est pourquoi je tiens à vulgariser le processus d’épargne pour le rendre accessible au plus grand nombre — et du même coup, plus attrayant. Si vous voyez l’épargne retraite comme une montagne impossible à gravir, cet article est pour vous!
1. Déterminer l’âge de la retraite
Certains rêvent d’être à la retraite dès demain. D’autres aimeraient se retirer à 55 ans afin de vivre la retraite jeune. Certaines personnes adorent leur travail et préfèrent arrêter à 60 ans, voire à 65 ans. Il y a ceux aussi qui ne s’arrêteront jamais ou qui n’y pensent même pas en ce moment.
Peu importe le genre d’individu que vous êtes, il est fort probable qu’un jour, la décision d’arrêter de travailler arrivera, soit par choix, soit par obligation. Quoi qu’il arrive, vous avez le droit de rêver aujourd’hui du jour où vous aimeriez être libre financièrement! Vous avez bien lu « libre financièrement » : ça ne veut pas dire être retraité ou vivre en résidence pour aînés, mais plutôt être libre de choisir si vous continuez ou non à travailler; libre de ne plus travailler pour de l’argent, mais par simple plaisir.
C’est à vous, aujourd’hui, de connaître votre plan de sortie et l’âge de rêve qui répondent à vos besoins, car vous devez planifier le processus si vous espérez un jour arriver à destination.
Donc, à quel âge allez-vous tirer votre révérence?
2. Établir le montant dont vous besoin pour une retraite confortable
Certains experts suggèrent d’avoir accumulé 25 fois le revenu annuel espéré afin de vivre une retraite confortable. C’est une affirmation totalement discutable et votre conseiller saura répondre parfaitement à vos questions en ce qui concerne vos besoins pour la retraite.
Mais, histoire de jouer un peu, admettons que vous souhaitez un revenu annuel de 50 000 $. Il vous faudra accumuler 25 fois 50 000 $, soit 1 250 000 $, pour espérer obtenir un revenu indexé selon le coût de la vie et un rendement conservateur de retraite jusqu’à votre mort. Ayoye!
«J’aurais dû commencer hier! », me direz-vous, mais attention : à votre retraite, environ 40 % de votre revenu désiré à 65 ans vous sera versé par le Régime des rentes du Québec (RRQ) et la Pension de sécurité de vieillesse (PSV), ce qui représente environ 20 000 $ par année dans notre exemple. Êtes-vous un peu soulagé? Maintenant, vous n’avez plus à amasser 1 250 000 $, mais plutôt 750 000 $ (30 000 $ x 25).
Avec 750 000 $ en placements, vous pourrez avoisiner les 50 000 $ année à votre retraite. Si vous gagnez ce montant présentement, pensez-vous vraiment que vous aurez besoin de 100 % de votre revenu à la retraite? Peut-être que oui, mais si l’ensemble de vos dettes est remboursé, dont la principale est l’hypothèque, il se pourrait que 70 % de votre revenu soit amplement suffisant. Le cas échéant, avec 35 000 $/année, vous pourriez tout de même très bien vous en tirer dans le bonheur.
Donc, si votre besoin réel est de combler le 15 000 $ manquant parce que l’autre 20 000 $ viendra de notre gouvernement (RRQ et PSV), vous devriez alors amasser 375 000 $ en placements, un montant très raisonnable à accumuler pour une personne disciplinée gagnant un salaire annuel de 50 000 $.
3. Mettre en place une stratégie pour accumuler ce montant
Maintenant que vous avez évalué votre besoin de financement pour votre retraite, qui s’établit à 375 000 $ dans notre exemple, comment allons-nous arriver à l’atteindre?
Plusieurs façons existent, mais nous allons n’en évaluer qu’une seule, les REER. Ceux-ci nous permettent de reporter l’impôt de l’année en cours jusqu’à la retraite. L’avantage est que vous allez cotiser dans vos REER et que le gouvernement vous retournera l’impôt déjà payé sur ce montant.
Par exemple, vous gagnez 60 000 $/année et cotisez 10 000 $/année dans votre REER. À ce montant, selon votre revenu, vous aurez un remboursement d’impôt d’environ 37 %, soit 3 700 $. Il faut comprendre ici que ce n’est pas un cadeau, mais bien un report d’impôt qui devra être payé à la retraite, probablement à un taux d’imposition moins élevé. Donc, l’avantage de cotiser 10 000 $ à votre REER, c’est qu’il vous coûtera réellement 6 300 $ .
> Utiliser l’outil de calcul Économies d’impôt REER
Ce 10 000 $, au fil des années, fera des intérêts composés à l’abri de l’impôt et dans 15 ans, si vous prenez votre retraite, vous pourrez espérer l’avoir doublé pour atteindre 20 000 $ si votre rendement moyen se situe à 5 %/année.
La meilleure façon d’arriver à votre cagnotte de 375 000 $ est de faire une analyse pour savoir quel montant vous devez investir annuellement selon un rendement de X % pour arriver à l’objectif.
Le plan qui en découle devra être suivi de près avec votre conseiller en placements de façon annuelle afin de voir si vous êtes toujours dans la bonne voie. Au besoin, on réajuste le tir et on modifie le portefeuille, et vous aurez des choix à faire par rapport à ce que vous recommande votre conseiller.
Enfin, bien que vous ayez jusqu’au 1er mars de l’année suivante pour cotiser à vos REER, vous pouvez aussi le faire de façon annuelle , mensuelle , bimensuelle ou hebdomadaire par prélèvement automatique, ce qui simplifie le processus d’enrichissement.
4. Commencer maintenant
La raison pour laquelle vous devez commencer maintenant est simple : plus vous attendrez , plus le sacrifice de l’épargne sera difficile. Aussi bien commencer aujourd’hui avant de vous en vouloir de ne pas avoir commencé plus tôt! Je parle ici par expérience de mes clients qui me répètent souvent : « J’aurais donc dû commencer jeune… Si j’avais su que c’était si simple… » Bref, on ne refait pas le monde avec des « si » ou des « j’aurais dû ». On vit dans le moment présent, et c’est maintenant que l’on doit se responsabiliser face à notre retraite — qui arrivera de toute façon un jour ou l’autre.
Je vous invite à partager mon blogue; à formuler vos commentaires , positifs comme négatifs; à argumenter; à être d’accord ou pas, car après tout, je suis exactement comme vous! Je rêve aussi d’atteindre l’indépendance financière, et pour ma part, mon plan financier est déjà en place depuis l’âge de 16 ans. Vous, où en êtes-vous?
Votre coach,
Benoit Bérard